Fin de partie – « l’écriture m’a conduit au silence » beckett.
Fin de Partie est la seconde pièce de Samuel Beckett à avoir été représentée. Créée en 1957, elle a d'abord été écrite en français puis traduite en anglais par Beckett lui-même sous le titre d'Endgame. En 1950 Beckett perd sa mère à la suite d’une longue et pénible agonie pendant laquelle il l’a assistée. Quatre ans plus tard, son frère meurt a son tour. Les lettres qu’il envoie alors attestent de l’insupportable lenteur que prit pour lui le temps de ces morts annoncées, et qu’il a voulu certainement rendre dans Fin de partie. Mais il lui faudra encore bien d’autres reprises, et la mise à distance de sa propre émotion à travers l’humour et l’ironie avant de pouvoir continuer la composition de Fin de partie.
I. Interprétation du titre mot a mot
Beckett place ses personnages dans l’attente de quelque chose qui ne vient pas, mais dont l’espoir demeure. Ainsi ‘Fin’ nous oriente directement vers la mort, la fin d’une vie. Alors que ‘Partie’ appartient au champ lexical du jeu, ce qui nous ramène au combat Clov/Hamm qui donne lieux à un vainqueur. En l’occurrence Clov gagne la partie en quittant Hamm. Ce dernier perds tout : son ami et sa mère. Seul le sort de Nagg reste en suspend. Fin de la communication, fin de la vie, fin de la lutte.
II. Interprétation personnelle
Dans la pièce on ne trouve aucun découpage en actes. L’absence d’actes trahit aussi, l’absence de réel péripéties, voire de dénouement: on retrouve cependant une structure ainsi qu’une progression dans le texte. La « fin », elle-même, semble se réduire à une répétition du début.
Le titre « Fin de partie » n’a pas vraiment de sens, tout comme la pièce, qui malgré le fait d’être très structuré dans sa forme nous propose des dialogues complètements absurdes.
Le titre français et plus encore le titre que l'auteur a donné à sa traduction anglaise (Endgame) peuvent faire référence au jeu d'échecs, dont Beckett était d'ailleurs adepte.