Fin d'un roman dans la dernière page ?
À l’origine, le roman est une oeuvre narrative en proses ou vers, proposant un récit, et dont l’évolution connaitra de nombreuses mutations au cours du temps. Il est intéressant de se pencher ainsi sur la question même du dénouement, un roman étant de toute évidence constitué d’une histoire, d’une série de péripéties, d’un «déroulement» nécessitant un achèvement, une fin. Nous pouvons ainsi nous demander quelle forme peuvent prendre les évènements de la dernière page, et dans quel but. Nous verrons cela, dans un premier temps, en analysant dans quelle mesure cette dernière peut, en effet, proposer un dénouement sans «ambiguïté» et de quelle manière, avant de mettre en relief le contournement de cette presque convention, pour se pencher au final sur la question même du message final.
Un récit conventionnel se veut constitué d’un «noeud», d’un ensemble de péripéties, d’actions ou d’évènements plus ou moins inextricables, que le lecteur se devra de suivre jusqu’au démêlement de l’intrigue, couramment appelé «chute». D’une certaine manière, elle tire le lecteur de l’incompréhension et éclaircit les questions sous-jacentes posées au cours de la découverte progressive des situations. Cependant, cette finalité peut prendre diverses formes. Dans les oeuvres policières, il apparait comme clair que le dénouement, loin d’être uniquement capital, se doit de lever le voile sur toute forme de questionnement, comme élément de résolution. Dans Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, le personnage de Rouletabille, à l’instar du lecteur, cherche à comprendre comment la jeune Mathilde a pu être assassinée dans une pièce close de l’intérieur. Tout au long du roman, la question se pose, et de pages en pages se bâtit une réponse, proposée par l’enquêteur dès la fin. L’histoire n’a alors plus lieu d’être, et peut s’achever sans d’avantage de développement. La fin peut également se