Finance
Efficacité de la micro intermédiation dans les pays de l’UEMOA : les implications d’un approfondissement du dualisme financier.
Alain Latoundji BABATOUNDE CEFRED, FASEG, Université d’Abomey Calavi
L’analyse de la dualité du système financier dans les pays en développement s’est faite dans les nombreux travaux antérieurs sous l’angle de deux approches : les théories de la répression financière (Mackinnon & Shaw, 1973) d’une part puis les théories de l’information imparfaite et asymétrique (Stiglitz & Weiss, 1981) d’autre part. En privilégiant les mécanismes orthodoxes de fonctionnement du marché, le schéma de libéralisation financière qu’elle propose depuis les années 1990, occulte la dynamique interne du système financier local ; audelà de la répression financière et des imperfections du marché, la segmentation des circuits de mobilisation de l’épargne et d’offre de prêt qui intègre davantage le système souterrain ou informel en développement permanent doit être considérée pour tenir compte d’une hétérogénéité du système de financement de l’économie. Se référant au sens étymologique des vocables « crédit » et « monnaie fiduciaire », c’est-àdire la confiance, le développement des systèmes de financement décentralisés (SFD) trouve toute sa justification car en effet, la réputation, la caution sociale, la proximité spatiale, temporelle ou ethnique, les relations interpersonnelles sont ici au centre du crédit et de la monnaie. Cette dimension des mécanismes de financement intermédiaire dans les pays en développement caractérisés par une faible bancarisation très fortement concentrée, inaugure une nouvelle approche de l’approfondissement financier dans un contexte de dualité ; c’est ce que Lanha (2006) a qualifié d’approfondissement financier microéconomique.
Si théoriquement, l’approfondissement financier consécutif à la libéralisation s’entend du développement aussi bien temporel que spatial des systèmes de financement