Finances publiques en Suede
La Suède, à l’instar de ses voisins nordiques, est souvent louée pour son modèle socio-politique sain et efficace. La gestion des dépenses publiques suédoise est présentée comme pertinente par la plupart des experts dans les médias européens.
La Suède est une Petite monarchie parlementaire de 9,4 millions d’habitants, qui comme les autres pays scandinaves, a développé le nommé « modèle nordique », soit un système d’Etat-providence très protecteur et des prélèvements obligatoires très importants.
Elle est d’ailleurs l’un des rares pays européens qui respecte ses engagements en matière de finances publiques. A l’heure où la majorité des pays européens se heurtent à une nécessité de rigueur dans la gestion de leur prestation, il apparait opportun de se pencher sur la réussite suédoise en termes de finances publiques.
Dans cette optique, nous détaillerons d’abord l’évolution du modèle dit suédois et le tournant pris après la crise de 90, puis nous nous focaliserons sur l’efficacité de ces changements.
Le modèle suèdois : des évolutions et des ajustements nécessaires
Aujourd’hui, ses finances publiques affichent des excédents et la dette publique est redevenue inférieure à 40 % du PIB, résultat d'une grande rigueur de la gestion publique depuis la grave crise qu'elle a connue au début des années 90.
Le concept de « modèle suédois » renvoie à deux réalités :
Le « modèle suédois » originel, qui a servi de référence dans les années 60 comme « juste » milieu entre le capitalisme anglo-saxon et les économies socialistes, renvoyait au modèle économique théorisé en 1951 par les syndicalistes Rehn et Meidner, c’est-à-dire à une social-démocratie fondée sur l’acceptation d’une économie de marché, un Etat-providence généreux, des inégalités salariales faibles et un consensus social fort. Le principal écart entre ce modèle et la réalité suédoise des années 70 et 80 concerne la maîtrise de l’inflation (en pratique autour de