Finissez vos phrases de jean tardieu
MONSIEUR A : (avec chaleur) Oh ! Chère amie. Quelle chance de vous...
MADAME B : (ravie) Très heureuse, moi aussi. Très heureuse de... vraiment oui !
MONSIEUR A : Comment allez, depuis que...?
MADAME B : (très naturelle) Depuis que ? Eh bien ! J'ai continué, vous savez, j'ai continué à....
MONSIEUR A : Comme c'est ! ...Enfin, oui vraiment, je trouve que c'est...
MADAME B : (modeste) Oh, n'exagérons rien ! C'est seulement, c'est uniquement... Je veux dire : ce n'est pas tellement, tellement...
MONSIEUR A : (intrigué, mais sceptique) Pas tellement, pas tellement, vous croyez ?
MADAME B : (restrictive) Du moins je le... je, je, je... Enfin!...
MONSIEUR A : (avec admiration) Oui, je comprends : vous êtes trop, vous avez trop de...
MADAME B : (toujours modeste, mais flattée) Mais non, mais non : plutôt pas assez...
MONSIEUR A : (réconfortant) Taisez-vous donc ! Vous n'allez pas nous... ?
MADAME B : (riant franchement) Non ! Non ! Je n'irai pas jusque là !
Un temps très long, ils se regardent l'un l'autre en souriant.
MONSIEUR A : Mais au fait, puis-je vous demander où vous...?
MADAME B : (très précise et décidée) Mais pas de ! Non, non, rien, rien. Je vais jusqu'au, pour aller chercher mon. Puis je reviens à la.
MONSIEUR A : (engageant et galant, offrant son bras) Me permettez-vous de... ?
MADAME B : Mais, bien entendu ! Nous ferons ensemble un bout de.
MONSIEUR A : Parfait, parfait ! Alors, je vous en prie. Veuillez passer par ! Je vous suis. Mais à cette heure-ci, attention à, attention aux !
MADAME B : (acceptant son bras, soudain volubile) Vous avez bien raison. C'est pourquoi je suis toujours très. Je pense encore à mon pauvre. Il allait, comme ça, sans, -ou plutôt avec. Et tout à coup, voilà que ! Ah la la ! Brusquement ! Parfaitement. C'est comme ça que. Oh ! J'y pense, j'y pense ! Lui qui ! Avoir eu tant de ! Et voilà que plus ! Et moi je, moi je, moi je !
MONSIEUR A : Pauvre chère !