Finkielkraut critique d'un film
“Alain Finkielkraut, l’imparfait du présent”
Publié le 1 mai 2010 à 12h12 • 267 réactions • Imprimer
Mots-clés : Alain Finkielkraut
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Il est le premier objet de son ironie. Le penseur tourmenté et passionné qui semble faire corps avec les causes perdues qu’il défend ne se départit jamais cette distance à lui-même où peut naître l’humour. Ni ses détracteurs, ni ses admirateurs ne le savent : Alain Finkielkraut est l’un des hommes les plus drôles que l’on puisse connaître. Non pas qu’il se lâche, dans le documentaire réalisé pour France 3 par Ilana Cicurel et Cathie Lévy, au point de livrer au public l’homme privé. Ou si peu. Ainsi le voit-on, avec son copain André Dussolier, assister à la main historique de Thierry Henri pendant le match France-Irlande. Un intellectuel est un supporter comme les autres.
Coup de chapeau à Ilana Cicurel qui a été longtemps la sparring partner de l’écrivain sur RCJ avant d’être la cheville ouvrière de ce film: brosser le portrait d’un personnage pour lequel on a à la fois de l’admiration, du respect, de la reconnaissance et de l’affection tout en évitant l’exercice d’hagiographie, n’était pas tâche aisée. Elle nous épargne les têtes de chapitre obligées sur “Fink et Israël”, “Fink et les juifs”, “Fink et l’école” pour nous inviter à accompagner le promeneur, le professeur, le lecteur, le penseur. On le dit bêtement médiatique quand sa parole, même sur un plateau, même devant un micro, tranche dans le vif, extirpant du réel, en une formule longuement murie, ce qu’il recèle de plus caché et il est vrai de plus déplaisant. Il ne sait pas prendre la pose, comme en témoignent ce rien de gaucherie dans les gestes, cette façon, parfois, d’hésiter sur un mot plutôt que de choisir le mauvais.
On apprend entre autre scoops, qu’Alain Finkielkraut a été un enfant, choyé par une mère dont on entrevoit la beauté sur une photo, et qu’il est resté un fils. De Lvov, où il tente de retrouver quelques traces de la