Texte de G. FLAUBERT, Madame Bovary, partie 2, chapitre 8

Introduction : Rodolphe amène son domestique chez Charles Bovary, pour le faire saigner et c'est là qu'Emma et Rodolphe se rencontrent. Rodolphe tombé sous le charme d'Emma, se promet de la séduire. Les comices agricoles (rassemblement de tous les paysans dans chaque canton pour participer à différents concours) qui se tiennent à Yonville sont l'occasion pour lui de revoir Emma . Il assiste avec elle, à l'écart, aux différents discours prononcés lors des comices, ainsi qu'aux remises de prix des concours agricoles et débute sa stratégie de séduction.

PB : Comment Flaubert s'y prend-il pour se moquer du discours de Rodolphe ?
Il commence par prêter à Rodolphe un discours stéréotypé et presque caricatural (I), et il invente une technique du contrepoint assez audacieuse puisqu'il juxtapose sans verbes introducteurs ni transitions d'aucune sorte les deux dialogues : amoureux et « agricole » donnant ainsi naissance à un passage cocasse (II).

I. La parodie de la scène de séduction
1. Les clichés
→ Premier cliché : thème de la fatalité avec les questions oratoires à la ligne 1« quel hasard l'a voulu ? » → « vouloir » traduit bien le thème de la fatalité, car le sujet de la phrase est le hasard, et la volonté humaine est donc impuissante.
→ il veut montrer que le hasard fait bien les choses.
→ ce thème(de la fatalité plus forte que la volonté) est repris avec la question oratoire aux lignes 8 et 10. Les questions oratoires sont utilisées, car elles n'attendent pas de réponse.
« Savais-je que je vous accompagnerais ? » et « Cent fois même [...] resté. » → une force surnaturelle l'a amené vers Emma, il est subjugué par elle , cela dépasse donc la volonté de Rodolphe, il veut faire croire à Emma que leur rencontre est magique.
→ ligne 10 « je suis resté » traduit également le destin, qui est plus fort que la volonté de Rodolphe, il est en quelque sorte aimanté à