Folklorique? Vous avez dit folklorique ? A entendre ce seul mot, chacun, de nos jours, se met à sourire. Et pourtant le sujet est plus sérieux qu'il n'y paraît comme le prouvent les cinq documents qui traitent tous du folklore. Certes, le dessinateur Gotlib en fait une présentation humoristique dans une vignette des Dingodossiers, mais A. Van Gennep (Le Folklore, 1924) en indique les caractéristiques qui font sa particularité, tandis que Cl. Roy dans son introduction à " Trésors la poésie populaire " ( 1954) en donne, outre une définition, une approche plus contestataire, rejoint en cela par Hélias, l'auteur du livre Le cheval d'orgueil paru en 1975. E.Weber, quant à lui, en retrace l'historique dans La fin des terroirs, ouvrage publié en 1976. De la lecture de ce dossier se dégagent deux thèmes dominants qui feront l'objet de notre synthèse. Tous ces documents s'interrogent en effet sur la nature du folklore en même temps qu'ils s'intéressent à son rôle dans la vie sociale.

En ce qui concerne la nature du folklore, nous remarquons que les différents documents en proposent une double approche.
De fait, les auteurs présentent l'image stéréotypée que nous avons tous du folklore. Notons tout d'abord que toute manifestation folklorique se déroule toujours dans un cadre géographique délimité. Il ne peut donc y avoir de folklore que local ou régional. Van Gennep est clair sur ce point puisqu'il évoque l'idée d'un lieu unique, conforté en cela à la fois par Hélias qui parle d'espace géographique précis et par E. Weber qui emploie justement l'adjectif " régional " . Gotlib, enfin, présente une fête qui a lieu dans le sud de la France, si l'on prend garde au dialecte occitan employé par les participants. Ces manifestations sont souvent des fêtes, qu'il s'agisse des Grandes Fêtes de Cornouailles ou du Festival des Cornemuses chez Hélias ou tout simplement de la Grande Fête Folklorique que présente Gotlib. Ces deux auteurs indiquent en outre que lors de ces fêtes on