fm baudelaire
Première édition (1857)
La publication des Fleurs du mal aura lieu par étapes. Pas moins de quatre éditions, à chaque fois différentes, se succéderont en l'espace d'onze ans, de 1857 à 1868 - année suivant la mort de l'auteur.
Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit, contenant 100 poèmes, à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis3, installé à Alençon. Tirée à 1 300 exemplaires, cette première édition est mise en vente le 25 juin. Ses « fleurs maladives » sont dédiées au poète Théophile Gautier4, qualifié par Baudelaire, dans sa dédicace, de « parfait magicien des lettres françaises » et « poète impeccable ».
Le 5 juillet 1857, dans le Figaro, un article de Gustave Bourdin critique « l’immoralité » des Fleurs du Mal. Mais le 14 juillet, Le Moniteur universel publie un article élogieux d’Édouard Thierry.
Procès et censure (1857)
Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique saisit le parquet pour « outrage à la morale publique » et « offense à la morale religieuse ». Le second chef d'accusation ne sera finalement pas retenu par le tribunal, après que le réquisitoire du procureur se concentre surtout sur le premier, s'interroge sur la réalité de l'élément d'intention dans le second et s'en remet au tribunal. Le 20 août, le procureur Ernest Pinard, qui avait également instruit contre Madame Bovary, prononce un réquisitoire devant la 6e Chambre correctionnelle ; la plaidoirie est assurée par Gustave Chaix d'Est-Ange5. Le 21 août, Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés, pour délit d’outrage à la morale publique, à respectivement 300 et 100 francs d’amende et à la suppression de 6 pièces du recueil : Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du Vampire.
Spleen : mot anglais qui désigne la rate : en effet, on croyait autrefois, selon la théorie des humeurs d'Hippocrate, que le sentiment de mélancolie était d'origine physiologique et, plus précisément, qu'il venait de la bile