En nous projetant quelques années en arrière, nous pouvons nous rappeler avoir assisté à un débat fulgurant concernant la place que la religion doit avoir dans le contexte public au Québec. Les deux commissaires, Gérard Bouchard et Charles Taylor, un catholique pratiquant, y défendaient leur point sur ce sujet d’ordre philosophique. Ceci peut donc soulever des questionnements : est-il cohérent pour un philosophe d’avoir la foi religieuse? Les deux discours sont-ils si différents tel que l’annonce Richard Martineau ou présentent-ils des similarités? À mon avis, la religion et la philosophie ont quelques bases en commun, ce qui peut amener une certaine harmonie entre les deux discours. Avant d’argumenter ma prise de position, il est toutefois pertinent de présenter les deux faces du problème. Tout d’abord, le premier côté du problème dit que la religion n’a pas sa place dans la philosophie. Dans son article, Richard Martineau défend ce point : il affirme qu’il est impossible pour Charles Taylor d’être objectif quant aux accommodements raisonnables et à la place de la religion au Québec. Pourquoi? Puisqu’il est un catholique pratiquant ayant reçu une bourse d’un organisme promouvant justement la religion. D’un autre point de vue, certains déclarent qu’il est très pertinent d’avoir la foi religieuse dans des travaux philosophiques. C’est ce qu’Yves Boisvert démontre en défendant Charles Taylor : cet homme croyant a des idées réformatrices et généreuses et jamais il n’a eu des idées anti-immigration. Il participe au débat avec autant de clarté et d’intelligence. Pour ma part, je considère qu’il y a certainement une adhérence entre le discours religieux et celui qui est philosophique. Effectivement, tous les deux s’alignent dans le même objectif : donner un sens à l’existence humaine par une réalité vraie qui se cache derrière l’apparence des choses. Donc si l’on se met dans le contexte des accommodements raisonnables, avoir la foi religieuse pour le commissaire