Français – Dissertation

André Malraux disait qu’ « un personnage n’est pas un individu en mieux ». En effet, il y a une différence entre personnage et personne. L’un renvoie à la création littéraire, l’autre est réel. Mais pendant la lecture d’un roman, il peut y avoir un amalgame entre personnage et personne, donc entre le roman et le réel. Dans ce cas, les personnages peuvent alors, à l’image d’un miroir, pour reprendre l’expression de Stendhal, refléter la société dans laquelle ils vivent. A ce propos, on peut se demander si le personnage romanesque reflète uniquement la société dans laquelle il vit ou s’il a d’autres fonctions. Dans un premier temps, nous observerons en quoi l’auteur utilise le personnage de roman pour peindre fidèlement la réalité. Dans un second temps, nous verrons quelles peuvent être ses autres fonctions.

Pour refléter la réalité, un romancier peut utiliser différent procédés. Tout d’abord, il peut présenter son personnage comme un condensé du groupe social auquel il appartient. Ainsi, Madame de Lafayette présente la Princesse de Clèves, dans le roman éponyme, comme une jeune femme noble, de haut rang, dont elle a toutes les caractéristiques : belle, élégante et respectant les règles de bienséance. Le personnage devient alors une sorte de type. Dans les romans réalistes, on observe aussi que les personnages symbolisent la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Notamment dans Germinal, Maheu, un mineur, devient un supplicié qui travaille dans une mine présentée comme un enfer. Il représente donc, quant à lui, les mineurs au XIXème siècle. Ainsi, en exagérant les personnages, l’auteur présente les caractéristiques des différents groupes sociaux. D’ailleurs, l’écrivain peut aussi, par opposition, révéler certains caractères dominants de la société contemporaine à son personnage. Par exemple, dans Boule de Suif et Le Père Goriot, Maupassant et Balzac met en contraste la personnalité de Boule de Suif et du Père Goriot, qui