Fonds souverain
Ces dernières années, les fonds souverains ont attiré l’attention internationale et font l’objet d’un débat animé. Conscients de la difficulté du terrain où ils s’avançaient, ces fonds ont généralement fait profil bas. En offrant des conditions financières avantageuses et en acquérant généralement des participations minoritaires et passives dans les sociétés où ils investissent, ils sont devenus une source de capitaux prisée par les sociétés en difficulté. L’adoption d’un profil bas a été un choix politique avisé, et les appels de l’an dernier en faveur de leur réglementation se sont calmés. Cependant, la crise financière aiguë et les changements concomitants du paysage géopolitique et économique aux États-Unis, en Europe et dans les autres pays de l’OCDE pourraient constituer leur plus grand défi politique et économique à ce jour.
Alors que Paris brûle (comme les autres pays et marchés dans le monde), on pourrait estimer que les fonds souverains, en apportant des capitaux à des institutions financières chancelantes et autres étoiles déchues, auraient l’occasion de renforcer leur capital politique, mais ce n’est pas nécessairement ce qui se passe.
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
contre les « prédateurs » étrangers. Il redoute que les fonds souverains accumulent trop de puissance s’il leur est permis d’investir dans de grandes sociétés françaises alors que la déconfiture de l’économie mondiale réduit les coûts d’acquisition. Le président Sarkozy a décidé que la France devait mettre sur pied son propre fonds pour protéger les entreprises françaises des investissements étrangers. Cette politique reflète une certaine forme de protectionnisme que, selon de nombreux experts, l’économie mondiale ne peut se permettre dans le contexte actuel. D’autres pays européens ne peuvent pas faire de même. Par exemple, en Grande-Bretagne, le gouvernement de Gordon Brown a activement recherché les investissements des