Fonds souverains et financement de l'économie
La progression récente des fonds souverains est due à l'augmentation du prix des matières premières et au caractère excédentaire de la balance courante de certains pays. Leur taille s'est considérablement accrue ces 15 dernières années. Le nombre de fonds, les montants d'actifs qu'ils détiennent et l'élargissement de leur champ d'investissement en font désormais des acteurs financiers significatifs. Pour le moment, seuls quelques fonds détiennent la majorité des actifs ainsi gérés : les cinq plus importants détenant près de 70% du total. Les Émirats arabes unis, la Norvège, l'Arabie Saoudite, la Chine, le Koweït, la Russie et Singapour sont parmi les pays qui possèdent les fonds souverains les plus importants.
Néanmoins, il convient de relativiser leur poids dans l’économie et le financement des agents économiques, ainsi dans une première partie nous allons analyser la contribution positive de ces fonds, puis les risques pesant sur la stabilité financière et enfin les inquiétudes vis-à-vis de ces fonds d’état.
Tout d’abord depuis la crise des crédits hypothécaires de l'été 2007 aux États-Unis, l'effet stabilisateur des fonds souverains sur les marchés financiers a été souligné. Ils sont intervenus auprès de grandes banques américaines fragilisées par la crise des subprimes. En novembre 2007, le fonds Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) se portait acquéreur de 4,5% du capital de Citigroup, première banque mondiale. En décembre, le fonds chinois China Investment Corporation (CIC) investissait 10 milliards de dollars dans la banque d'affaires Morgan Stanley, soit 9,9% du capital. Au total, en six mois, 66 milliards de dollars ont été investis par des fonds souverains dans les institutions financières occidentales.
De façon plus générale, les fonds souverains permettent de diversifier l'accès au crédit. Ils génèrent dans les pays d'accueil des avantages comparables à ceux des investissements étrangers, en investissant à