Critique du film de Foued Mansour

Ce court-métrage traite d’un sujet réaliste qui nous amène à nous interroger sur le monde d’aujourd’hui. Foued Mansour, le réalisateur, n’a laissé aucun détail au hasard. Il nous présente des journées typiques de travail de trois ouvriers de qualifications différentes sur un chantier, ils reçoivent peu de temps après la visite inattendue d’un représentant de leur entreprise, envoyé sur le chantier pour décider quelles personnes seront licenciées.« La dernière caravane », son quatrième court métrage, est un film court avec des images soignées en noir et blanc, qui permettent une belle luminosité des paysages. Son souhait de réaliser un film en noir et blanc est très judicieux, cela renforce la gravité de l’ambiance et la sobriété de l’image. Foued Mansour, fils d’ouvrier, voulait une séquence rapide à ciel ouvert mais tout en faisant un court métrage réel et un peu imaginaire. Le côté imaginaire se retrouve dans les couleurs (noir et blanc) du film puisque le réalisateur voulait écrire un monde qui disparaît sans donner la possibilité aux spectateurs de savoir où l’histoire se passe de façon plus précise. Au niveau du décor, Foued Mansour n’a pas hésité à faire correctement les choses : pour cela il a choisi une caravane isolée sur un chantier dans un paysage minéral qui semble vide d’hommes comme l’Ouest sauvage du Western. Concernant la bande sonore, je trouve très pertinent d’utiliser les bruits du chantier comme décor sonore, cela évoque la dureté du travail. Ce sont des sons particuliers qui marquent une rupture dans la narration comme la pelle qui retombe quand Pasquier, le représentant de l’entreprise, arrive. Après ceci et le dialogue engagé entre les personnages, le réalisateur a fait le choix de mettre en bande sonore du blues très épuré où on entend de la guitare et des voix, qui exprime une forme de mélancolie. Le bruit du vent et des insectes se mélangent au décor en nous incitant à nous référencer au