Francais Antigone 1
Cher Créon,
Antigone est morte ainsi que votre fils et votre femme mais j'aimerais quand même vous dire, à vous ainsi qu'à votre peuple, ma pensée. Les lois sont les lois et je n'aimerais pas être à votre place. Pour que le calme revienne à Thèbes vous avez ordonné que Polynice ne soit pas enterré pour le punir de ses actes mais vous savez bien qu'il ne valait pas mieux que son frère. La personne qui essaierait de l'enterrer serait mise à mort. Antigone l'a fait, mais n'est-ce pas ce qu'une sœur doit faire ?
Pour commencer j'aimerais souligner le fait que je ne sois pas tout à fait contre vous. Je comprends bien que gouverner n'est pas une chose simple. Vous êtes seul et vous avez le devoir de prendre des décisions, parfois difficiles, pour diriger votre peuple.
Vous le dites vous-même lorsque vous nous rappelez que chaque décision, "c'est le métier qui le veut".
Cette loi, de ne pouvoir enterrer Polynice, est une loi tout à fait publique et dont chaque habitant en connaissait la conséquence. Je suis donc avec vous en ce qui concerne la nécessité de faire respecter les lois.
Je peux en effet tenter de me mettre à votre place mais vous êtes-vous mis à la place d'Antigone ?
Maintenant, cette loi est-elle juste ? Ne pensez-vous pas que ça ne l'est pas de priver quelqu'un d'une belle mort ?
Nous avons le droit de punir des vivants mais nous avons également le devoir de respecter chaque être humain dans sa mort.
Pour moi, la mort est aussi sacrée que la vie et, par conséquent, je comprends qu'on punisse quelqu'un pendant une partie de sa vie pour un acte contraire aux lois mais je ne peux pas imaginer qu'on prive un défunt du respect de sa mort, elle, éternelle.
Dans l'armée israélienne, il y a une règle absolue qui veut qu'on aille chercher par tous les moyens possibles, sans se mettre soi-même en danger, le corps d'un soldat mort pour qu'il puisse être enterré selon les coutumes et entouré de sa famille, bien qu'on