Lecture analytique n°2
Voltaire, Traité sur la tolérance (chapitre XXV), p.194.

Introduction : La fin du règne de Louis XIV connaît une intensification de l’austérité religieuse et des persécutions contre les Protestants et les Jansénistes. Entre 1761 et 1763 se déroule l’affaire Calas, drame de l’intolérance contre une famille de Protestants (cf texte 3 p.192 dans le manuel). Voltaire prend parti puis intervient, entre autres, en rédigeant le Traité sur la tolérance qu’il publie en 1763 à Genève, puis diffuse auprès des Grands, des princes d’Allemagne et de l’Europe des Lumières. Il s’inspire de Locke, philosophe anglais du XVIIe siècle, auteur d’une Lettre sur la tolérance (1689) et de Pierre Bayle pour montrer que le bien des sociétés, ce qu’il appelle « l’intérêt des Nations » suppose d’accepter le pluralisme religieux.

[Lecture à haute voix de l’extrait]
Introduction (fin) :
Problématiques possibles : en quoi V. fait-il une critique implicite des défauts des hommes et de leurs vices ?
En quoi la structure de ce texte en fait une argumentation efficace ?

Le projet de lecture (l’explication) :
I Une stratégie argumentative
Le chapitre XXV donne la parole à la nature dans une prosopopée célèbre
1) Voltaire construit son discours en développant des lieux communs
- faiblesse physique de l’homme (l.1)
- caractère éphémère de la vie humaine (l.2)
- finitude de l’homme et caractère inévitable de la mort (l.2)
Ces lieux font partie d’un fond commun déjà développés auparavant par Bossuet (cf texte p.178) et Pascal (cf texte p.176) ; ils acquièrent ainsi un pouvoir de conviction.
2) Emploi de procédés rhétoriques (figures d’analogie)
- anaphores : « puisque (l.3), « quand » (l.4-5), « c’est moi seule » (l.12, 14, 18, 22)
- accumulation de segments binaires (l.19-20, l.21)
- antithèses et oppositions (l.11, l.23, l.23-24)
- allégorie (l.26 à 31) qui représente la religion naturelle à laquelle les hommes ont ajouté des créations