Francais les nouvelles pratiques festives
Probablement aussi anciennes que les sociétés humaines, les fêtes, nationales ou familiales, religieuses ou profanes, ponctuent l’année, comme autant d’intermèdes entre les longues périodes de labeur. Les fêtes ont-elles à notre époque vraiment changé ? Telle est la question que ce petit dossier, intitulé « Les nouvelles pratiques festives » nous propose implicitement d’examiner. Pour tenter d’y répondre, nous réfléchirons d’abord, à partir de ces quatre documents, sur les origines et les formes de la fête ; puis nous nous intéresserons à ses fonctions et à ses significations.
Lorsque l’on parle de fête, on pense souvent au carnaval, dont le premier document nous rappelle les origines lointaines, confirmées par C.Paulis et illustrées par le tableau de Bruegel. Celui de Venise qui durait jadis six mois a atteint sa splendeur au 18ème siècle alors qu’en Belgique il connaît, après une brève éclipse, un retour en vogue depuis les années 80. Ce constat est confirmé par H.Cox qui se réjouit de constater aujourd’hui un renouveau de l’esprit festif. Que la fête soit en recul ou en regain de faveur, elle présente de toute façon des caractéristiques constantes : elle correspond souvent au passage d’une saison à une autre, à une suspension provisoire dans l’ordre nécessaire des choses et les contraintes de la vie quotidienne, selon C.Paulis. H.Cox partage cette analyse et semble suggérer en outre qu’aujourd’hui plus qu’hier encore, les moments festifs remettent le travail à sa juste place, celle d’un moyen pour vivre, alors que la fête n’a pas d’autre justification qu’elle-même. Acte gratuit donc au sens le plus philosophique du terme, la fête se caractérise également, et ce quelle que soit l’époque, par la fantaisie, la liberté, l’outrance et un mépris plus ou moins prononcé de la logique rationnelle. C’est ainsi que dans le tableau de Bruegel on voit des personnages qui portent des chandelles en plein jour ou