Francais rouuseau
De “Créon la secoue soudain, hors de lui” à “un silence, Créon la regarde” • Situation du passage : voir découpage de toute la “scène” entre Créon et Antigone : c’est le moment-clé où Créon, face au défi d’Antigone et face à l’inefficience de tous ses arguments, est amené à dire le fond de sa pensée, à se justifier, à mettre en évidence ses “thèses secondaires”, son sytème de valeurs. • Face au refus d’Antigone, Créon changera par la suite de tactique. Cessant de chercher à convaincre, il passera à la persuasion, faisant comprendre à Antigone qu’elle veut mourir pour des voyous. On passe donc d’une défense d’idées politiques à l’attaque plus personnelle. • Cette scène marque donc le point culminant de l’argumentation de Créon. • Essentielle dès lors qu’on replace en contexte : un tyran défend une certaine forme de compromission, dans l’intérêt public... Il défend le pragmatisme politique. Face à lui, une obstinée, attachée à des valeurs éthiques. On est évidemment très proche de la situation de la France sous le régime de collaboration, face à la résistance. Composition • 2 tirades, séparées par quelques répliques. • La 1ère tirade est suivie d’un refus de “comprendre” d’Antigone, la 2e, d’une mise en évidence de sous-entendus dans les paroles de Créon. Extrême importance de ce “contrepoint”. • Chaque tirade possède son organisation propre : - Première tirade Exhortation à “comprendre”, rappel de la nécessité de “dire oui” (= thèse) Allégorie de la barque qui coule. Rôle du sauveteur - 2e tirade Thèse : pour dire oui, il faut... = éloge du travail Thèse refusée : dire non. Dénonciation par Créon, avec contreexemple de la nature. Créon poursuit la comparaison avec les bêtes, leur instinct de survie et leur courage.
• Ce passage met donc en jeu 2 argumentations, chacune avec son système de valeurs. Mais il est révélateur que Créon, dans son effort de convraincre, passe par des images : une allégorie dans un premier temps, une