Francais
Introduction
« Il démystifie, il désintoxique, il est l’ennemie d’une société ennemie de l’homme. Quiconque ne l’aime pas est jaugé et jugé. Vive Brassens ! » Ce jugement lapidaire est cité par A. Bonnafé dans sa préface du « Georges Brassens » de la collection Seghers. Car Brassens est reconnu comme un vrai et grand poète, tout chansonnier qu’il soit et trouve sa place dans cette collection « Poètes d’aujourd’hui », à côté d’un Trenet, d’un Ferré, d’un Brel, de quelques autres. « Brassens est en effet un de ces hommes qui réussissent le difficile mais enrichissant mariage de la poésie et de la chanson » (Clouzet) Qui n’a pas fredonné « La cane de Jeanne », ne s’est attendri aux « Sabots d’Hélène », n’est s’est plus ou moins scandalisé ... ou réjoui devant « Le Gorille », « La Complainte des filles de joie », « La Mauvaise Herbe »..., n’a hautement apprécié la poésie intense du « Testament » et le pathétique du « Pauvre Martin » ou de « Bonhomme » ? Toute la 2ème moitié du XXème siècle a entendu ou chantonné « du » Brassens. « Saturne » aussi, certainement, car c’est une des plus jolies, des plus touchantes chansons du poète, au répertoire si riche. A première vue, elle est moins spectaculaire que d’autres, elle ne choque ni ne scandalise, mais son originalité se voit très vite. Certes Brassens y parcourt, comme dans tous ses textes, les multiples ressources de la langue et de la versification, et mène mélodie, enjambements, rimes, avec la maîtrise d’un grand artiste. Mais de plus, son cœur généreux et tendre sait, à travers les siècles, rejoindre les sources pures du lyrisme propre à la chanson populaire, et renouveler ainsi deux thèmes, parmi les plus traditionnels : celui du Temps toujours malfaisant à l’homme et celui de l’Amour : Amour – Tendresse d’un vieux couple que ni habitude ni vie commune n’ont pu ternir.
Lecture
SATURNE
Il est morne, il est taciturne, il préside aux choses du temps Il porte un joli nom "Saturne"