Francais
Malgré toute l'attention des parents et les dons prodigués par ses marraines, la petite fille est frappée dès le berceau, c'est-à-dire dès sa naissance, par la malédiction qui s'accomplira à son adolescence. Cette malédiction, marquée par le sang qui coule (une allusion à l'arrivée du cycle menstruel) a une origine ancestrale, symbolisée par la vieillesse de Carabosse. S'ensuit un repli sur soi (un sommeil de cent ans) et une forêt de ronces qui ne se lèvera qu'à l'arrivée du prince charmant, le seul à trouver la voie, à lever les obstacles et sortir la princesse de son sommeil grâce au baiser de l'amour. Le prince n'est en fait qu'une figure accessoire, la trame du conte mettant en scène les diverses phases de la vie d'une femme : l'enfance, l'adolescence et la jeunesse représentée par la princesse, la mère représentant l'âge adulte, la fécondité et la grossesse, et la vieillesse incarnée par la Fée Carabosse.
Les siècles s’écoulent et les contes de fées ne cessent jamais de se raconter. Les parents, depuis toujours, font sommeiller leurs enfants en leur lisant des livres de contes. Il est incontestable que les contes de fées, peu importe la culture d’où ils sont tirés, font partie de la socialisation des êtres humains. Ces contes parlent de belles princesses, de beaux princes, et bien sûr, de fées. Ils parlent aussi de meurtriers.
Les siècles s’écoulent et les crimes ne cessent jamais de se perpétrer. Depuis le meurtre d’Abel sous la main de Cain jusqu’à la mort du dernier vivant, la Terre reste sanglante. Il est incontestable que le meurtre, peu importe la manière dont il est fait, fait partie de l’histoire d’humanité. Les contes de fées parlent de magie, de richesses, et bien sûr, d’amour. Ils parlent aussi de violence.
Le personnage de l’antagoniste meurtrier dans les contes