L’extrait d’ « Hernani » (III.1) est à la fois un éloge, et à la fois un blâme. Avant de montrer que les jeunes ne savent pas aimer et les vieux savent aimer, il montre que si on regarde les choses superficiellement, on pourrait croire que le contraire. En effet, on remarque que Don Ruy Gomez mène un discours mélioratif au sujet des vieux qui « savent », d’après lui, aimer. Il reproche aux jeunes gens de ne pas savoir le faire. Il explique à Dona Sol pourquoi certains savent aimer, et d’autres non, afin de la persuader de l’aimer comme il l’aime. Don Ruy Gomez est jaloux des jeunes, de leur beauté, de leur grâce. Il fait l’éloge des vieux qui savent aimer seulement parce qu’il fait partie de ces vieux, mais il aimerait redevenir jeune. Il parle de jalousie des autres et de honte de soi-même, on dirait cependant qu’il ne parle pas de lui « On ». Cet homme est le stéréotype du vieux mari jaloux et possessif, qui veut ridiculiser les autres et qui en fait se ridiculise lui-même. On retrouve ce personnage dans beaucoup de comédies classiques.

Dans une première partie, Don Ruy Gomez critique les jeunes gens qui, d’après lui, ne savent pas aimer. Il reconnait, au début de l’extrait être jaloux des autres, et honteux de lui-même. Il blâme les jeunes qui ne « savent pas aimer » mais il est nostalgique de sa jeunesse « oh que je donnerai…. Pour sa chaumière neuve et pour son jeune front ». Il explique que les jeunes gens ne sont pas sérieux. Il les définis comme étant « frivole »(754), adjectif faisant écho avec le mot « paroles » (755) : ils ne sont sérieux ni par leurs attitudes, ni par leurs paroles. Ils parlent plus que ce qu’ils n’agissent. On pourrait rapporter ce vers à la phrase du poète Français Pierre Reverdy « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Don Ruy Gomez explique qu’ils ont beau être bien habillé, beaux, prononcer de galants discours, leur amour change, se dégrade au fur et à mesure qu’ils vieillissent « Ont un