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Les constats d'absence (peuples sans histoire, sans écriture, sans religion ni mœurs et sans police) ont pour effet de valoriser la force des sociétés cultivées. D'une façon contradictoire, l'homme social désenchanté envie le bonheur de ces hommes qui vivent près de la nature.
En fait, ce mythe du bon sauvage est le résultat d'une opposition entre les concepts de Nature et Culture révélé par les philosophes et écrivains durant quasiment trois siècles.
Parmi eux, Montaigne, Ronsard d'abord, puis Lafitau, Montesquieu, Rousseau et Diderot évoqueront les qualités attribuées à ces sociétés.
Cette vision idéalisée des primitifs s'estompe avec les recherches ethnographiques au 19e siècle en même temps que la colonisation cherche à tirer profit de valeurs qui n'ont rien de socioculturelles.
Le mythe chez Cartier dans Voyages au Canada
L’image du bon sauvage se lit dans le récit par Jacques Cartier de ses rencontres avec les autochtones d’HochelagaA 5. Selon Cartier, le sauvage n’est plus barbare, mais plutôt proche de la nature, « l’âme aussi pure que des enfants »A 6. Leur façon de s’habiller et leur mode de vie montre à Cartier qu’ils ne sont pas effrayants ni dangereux, mais qu’ils sont des êtres humainsA 7. Innocents et purs, les « sauvages » qu’il rencontre pendant son voyage sont, selon Cartier, ouverts d’esprit à ce qu’il leur apporte d’EuropeA 8. En remarquant