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Revue Médicale Suisse N° 28 publiée le 27/07/2005
Activité physique et sportive à l’adolescence : un défi pour les médecins, un défi pour la société
Article de P.-A. Michaud J. C. Suris
Le taux d’adolescents ayant une activité sportive tend à diminuer depuis dix ans, alors même que les situations de surpoids et d’obésité augmentent. Cet article discute des motivations, du sens et des limites de l’activité sportive à l’adolescence. L’examen médico sportif de même que l’investigation de l’activité physique et sportive dans le cadre d’un bilan général doivent porter sur quelques éléments essentiels : la durée et l’intensité des entraînement à l’adolescence doivent tenir compte du développement statural et pubertaire. Les signes d’activité physique ou sportive abusive doivent être pris au sérieux. Des conseils en matière de prévention des accidents donnés par le médecin ont un effet sur le comportement des adolescents. La majorité des affections chroniques, y compris les cardiopathies, sont compatibles avec une activité sportive modérée.
introduction
Notre époque est marquée par un relatif paradoxe : alors que le sport professionnel n'a jamais connu un succès médiatique aussi grand, l'activité physique et sportive des populations des pays développés tend à diminuer de plus en plus et explique largement en plus des modifications du comportement alimentaire l'épidémie d'obésité que nous connaissons.1,2L'activité sportive occupe à l'adolescence une place particulière :3-5 d'un côté, elle présente incontestablement un support à l'appropriation du corps sexué, de même qu'un élément de socialisation fort,6,7 par ailleurs, la participation à des activités physiques et sportives régulières semble constituer un facteur protecteur aussi en matière de santé mentale et notamment un bon régulateur du stress ;8,9 d'un autre côté, elle constitue aussi une source potentielle de stress et d'accident, notamment chez les sportifs de haut niveau,