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Session principale
Matière : français
Section : sciences expérimentales, math, sciences informatiques, économie
Corrigé
Texte
Il y a un siècle, les spécialistes en « sciences naturelles » étaient de charmants poètes qui décrivaient les mœurs des animaux et les merveilles du monde végétal. Les biologistes d’aujourd’hui sont des sorciers qui préparent un monde où rien ne se passera plus comme auparavant. (…)
Les biologistes ont déjà transformé des microbes, en modifiant leur hérédité. Ils commencent à faire de même sur des animaux. Demain, ce sera sur l’homme. Ils sont déjà capables de bouleverser des lois millénaires¹ en faisant que des enfants soient conçus hors du ventre de leur mère, qu’ils naissent dans des femmes qui ne sont plus leur mère biologique, que le père ne soit plus le géniteur de son enfant.
La révolution biologique, qui va nous frapper de plein fouet, a ceci de particulier et de tragique qu’elle survient dans un monde qui n’est nullement prêt à en assumer les conséquences. Il est probable que ses progrès vont faire voler en éclat des conceptions morales, légales, que nous croyions profondément inscrites dans nos habitudes. En passant du savoir sur la vie au pouvoir sur la vie, la biologie va trop vite : elle ne donne pas le temps de réfléchir aux conséquences de ces changements. Nous sommes perdus, comme des enfants qui se trouvent, tout à coup, après une nuit d’avion, dans un monde tout différent de celui qui leur était familier.
Il est parfaitement impossible, à l’heure présente, de savoir s’il faut se réjouir ou s’inquiéter des modifications profondes que nous proposent les biologists dans ce seul domaine de la reproduction qui nous intéresse aujourd’hui. Il est, en tout cas, une question qu’il faut poser, très clairement, même si les homes de science en sont agacés. C’est celle de savoir s’il faut, ou non, laisser les biologists libres de poursuivre librement leurs recherches, dans ce domaine où s’imbriquent