France : la malnutrition, conséquence de la précarité
Ces chiffres inquiétants sont le fruit d’une enquête réalisée par l’Institut de Veille Sanitaire auprès d’un millier de personnes ayant recours aux distributions de colis alimentaires. Ils ont été pointés du doigt lors d’un colloque «Nutrition et précarité», organisé par la ville de Brest le 6 décembre dernier.
Une telle situation – indigne d'un pays comme la France - concernerait entre 3,7 millions et 7,1 millions selon les seuils utilisés.
"Ce sont des personnes qui touchent le RMI ou autres minima sociaux", explique Christine César, socio-anthropologue au Conservatoire National des Arts et Métiers, "mais aussi des travailleurs - et on devrait plutôt dire des travailleuses car ce sont très majoritairement des femmes -, des travailleuses pauvres, donc, qui occupent des emplois peu payées et des temps partiels subis".
Au sein de ces familles, le budget alimentation n'est que d’environ 2,60 € par personne et par jour quand des études ont montré qu’en dessous de 3,50 €, il est impossible de couvrir les apports alimentaires conseillés et donc d’échapper aux carences.
Alors, quand “l’objectif principal est de lutter contre la sensation de faim”, on n'hésite pas trop longtemps entre 1 € de fruits et légumes qui fournit 76 calories en moyenne, et 1 € de chips ou de barre chocolatée qui apportent près de 400 calories : «Les plus pauvres choisissent l’investissement le plus rentable sous le rapport coût-calories, au détriment de leur capital santé». «Dans ce contexte, à quoi peuvent servir les recommandations du Programme National Nutrition Santé si elles demeurent inaccessibles à la partie la plus défavorisée de la population ?», se sont interrogés les participants au colloque, des