Francois villon
Ballade des pendus C’est la plus connue des Ballades de notre poète-truand, né en 1431, l’année de la crémation de Jeanne d’Arc, mort après 1463, ayant échappé certes de justesse au gibet (la potence est individuelle, le gibet présente l’avantage technique d’une mise à mort en groupe, (cf. cinq, si(x)), mais disparu après son bannissement de dix ans. Notre poète s’est bien rapidement montré chatouilleux de la gorge. Ainsi, ce court quatrain de présentation : Je suis François, dont il me poise Né de Paris, emprès Pontoise, Et de la corde d’une toise Saura mon col que mon cul poise (=pèse) Montre son humour noir. Est-ce de l’esprit ecclésiastique ? Notre François de Montcorbier, dit des Loges, orphelin de père, a été confié au chanoine Guillaume de Villon. Brillant élève, il est reçu bachelier, puis obtient sa licence en 1452, en adoptant le nom de son bienfaiteur… Las ! La guerre de cent ans a vu s’abattre sur Paris famine, épidémies, bandes de loups, et bandes de… loubards : les étudiants dépassent, à l’époque, même les bornés de nos bizutages dégradants pour ceux qui les commettent. Au cours d’une dispute, Villon blesse mortellement son adversaire ; il quitte Paris sans attendre, puis y revient pour y fracturer le Collège de Navarre. Un de ses complices soumis à la question (méthode de l’époque, nos passages à tabac sont somme toute plus sauvages car la question était strictement réglementée : pas de sadisme ici) évoque la lourde responsabilité de notre petite frappe dans ce forfait : Villon reprend la route de l’exil ; il se retrouve dans les geôles de Charles d’Orléans, malgré l’admiration de ce dernier pour notre auteur. Derechef, un nouveau séjour en 1461, et Villon est libéré sur intervention de Louis XI ; l’affaire du Collège de Navarre remonte à la surface et Villon de trouver rien de mieux à faire que de mettre à sac l’étude du notaire chargé de l’affaire… Et de se retrouver condamné