Frankenstein
Le monstre dans la littérature
Lecture analytique n° 2 : extrait de Frankenstein ou Le Prométhée moderne, ch. V de Mary SHELLEY, 1817
Introduction
Née en 1897, Mary Godwin Wollestonecraft baigne dès son plus jeune âge dans un univers intellectuel propice à la création : sa mère, Mary Wollstonecraft, est considérée comme la première féministe anglaise. Son père quant à lui, William Godwin, est philosophe, romancier, mais aussi un penseur précurseur de l'anarchisme.
En pleine période du roman noir et de l'esprit gothique, Mary s'enfuit en 1812 avec le grand poète anglais Percy Shelley, provoquant un scandale double puisqu'elle n'a que seize ans d'une part, et que Shelley est déjà marié, d'autre part : sa première épouse se suicidera en 1816.
Le mythe de Frankenstein est né en cette même année 1816, en Suisse, où Mary résidait avec Shelley, et quelques amis du poète dont Lord Byron. S'adonnant à la lecture des romans noirs et terrifiants qui connaissaient leur âge d'or à l'époque (Cf. Les Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe, Les Elixirs du Diable d'E.T.A. Hoffmann ou encore Le Moine de Lewis, entre autres), le petit cercle d'amis se lance un défi : écrire une histoire terrifiante avec des revenants. Mary se lance immédiatement dans la rédaction de ce qui deviendra Frankenstein ou le Prométhée moderne.
Avec son premier roman, elle réussit un coup de maître en créant un mythe qui fascine et inspire aujourd'hui encore, auteurs, philosophes, réalisateurs et artistes, puisqu’il interroge l’homme sur l’origine et le sens de sa propre existence.
Lecture analytique
I. La naissance d’un monstre
1. Le cadre spatio-temporel
Il est ancré dans le fantastique à la mode au XIXème siècle ; on en retrouve donc les poncifs et clichés, dont la lugubre nuit d’hiver sous la pluie, espace cosmique propice aux apparitions les plus effrayantes : « une sinistre nuit de novembre (l.1), « une heure du matin