Séquence 2 : étude d’une œuvre complète La controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière.
Séance 2 : Etude analytique du début du récitpages11 à 15 « Et grâce lui en était rendu ».

Problématique : Quels sont les buts du narrateur dans ce début de prologue ?

I. La forme du texte

1) Le début d’un prologue.

Selon la définition du Dictionnaire portatif du bachelier ( édition Hatier), un prologue est, « dans une œuvre narrative, première partie assez courte qui relate des événements antérieurs à l’action proprement dite de l’œuvre ». Notre extrait correspond donc à cette définition puisque l’action ne débute qu’au chapitre 3 : « La porte s’ouvre » ( page 39, fin du ch.2), « Le jeune moine se dresse. Un grand claquoir en bois jaillit de ses manches… » ( début du ch.3). Le prologue de La controverse de Valladolid correspond aux deux premiers chapitres. Le premier donne le contexte de l’œuvre, le second présente les deux adversaires. Le passage que nous étudions est le tout début du récit. Le narrateur présente le thème de la controverse en s’interrogeant sur la nature des peuples du Nouveau Monde.

2) La mise en place d’un questionnement.

Le texte s’ouvre sur une question : « Les peuples nouveaux. Qui sont-ils ? » reprise six fois par l’anaphore de « sont-ils » et une fois par la répétition de « qui sont-ils ? ». Ce début s’apparente donc à l’ébauche d’un dialogue du narrateur avec lui-même comportant questions et réponses ou plutôt tentatives de réponses. Nous remarquons, en effet, que ces « réponses » ne semblent pas données satisfaction puisqu’elles sont présentées sous la forme de phrases interrogatives ( voir par exemple les lignes 1 à 8). Le questionnement abonde de marques d’oralité, ce qui ne fait pas de ce passage un récit à proprement parler. Remarquons à ce sujet les ellipses de « sont-ils » qui font que de nombreuses interrogatives sont non verbales ou construites sans proposition principale. Le début du texte jusqu’à