François de malherbe...
Issu d’une famille noble, Malherbe s’attacha, à l’âge de 19 ans à Henri d’Angoulême, fils naturel d’Henri II, et grand prieur de France. Il combattit dans les rangs de la Ligue, avant de se marier avec la fille d' un président au Parlement et de se fixer à Aix-en-Provence. Appelé à Paris pour ses affaires en 1585, il reçut des pensions de Henri IV et de Marie de Médicis. Après la mort de son protecteur un an plus tard, il regagna d' abord la Normandie et puis la Provence. Afin de plaire de nouveau à la cour, Malherbe dédia au roi en vain les 2 poèmes Les Larmes de saint Pierre et Ode de bienvenue à Marie de Médici.
Épurer et discipliner la langue française a été l’œuvre de sa vie. Malherbe considérait la poésie tout à fait comme son métier. Il manifestait pour cela une grande sévérité à l’égard du maniérisme et du baroque des poètes du siècle précédent et notamment de Philippe Desportes. On peut le considérer comme le premier théoricien de l’art classique fait de mesure et bienséance et l’un des réformateurs de la langue française. Il fut pour cela l’un des auteurs les plus constamment réédités pendant l’Ancien Régime.
L’hommage que lui adressa Boileau (« Enfin Malherbe vint…, » ) exprime cette dette des écrivains classiques. Aujourd’hui cet hémistiche est passé dans la langue pour saluer l’avènement d’un progrès, d’une réforme.
Ayant, même avec le roi, son franc-parler, il répondit un jour à ce dernier :
« Quelque absolu que vous soyez, vous ne sauriez, Sire, ni abolir ni établir un mot, si l’usage ne l’autorise. »
Malherbe, ce pessimiste, ne se faisait guère d’illusion sur son état et disait que
« c’était une sottise de faire le métier de rimeur [et] qu’un poète n’était pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles. »
Tallemant des Réaux, qui l’a décrit comme « rustre et incivil », a bien dépeint le caractère « maniaque » de son obsession