Freud - l'avenir d'une illusion
Question posée : pourquoi est-il nécessaire pour les hommes d'assurer l'existence de la culture ?
Problème traité : il y a un paradoxe dans le fait que, bien que la culture soit nécessaire à la vie humaine, chaque individu est potentiellement un ennemi de la culture.
Thèse de Freud : il faut mettre en place des dispositifs afin de protéger la culture des pulsions individuelles qui tendraient à la détruire, car tous les hommes ont intérêt à l'existence de la culture puisque c'est elle qui leur permet de satisfaire leurs besoins.
Plan du texte : Freud commence dans un premier temps ("La culture humaine […] de biens accessibles.") par définir la culture, laquelle, selon lui, présente "deux faces" : d'un côté tous les éléments qui permettent de dominer la nature et de satisfaire les besoins humains, et d'un autre côté tous les éléments qui permettent aux hommes de vivre en société. Puis dans un second temps ("Ces deux orientations […] d'intérêt humain universel."), Freud démontre que ces deux composantes de la culture sont dépendantes l'une de l'autre, et ce pour au moins trois raisons. Il termine en développant de manière plus précise la nécessité pour la culture de se protéger elle-même contre les pulsions destructrices des individus. Développement
I.Première partie : "La culture humaine […] de biens accessibles." Sommairement définie, la culture consiste selon Freud en tout ce qui distingue l'homme de l'animal ; la culture, c'est donc tout ce qui a permis à l'homme de s'éloigner de l'animalité, autrement dit de la nature (Freud relaie ici le préjugé, admis à son époque, selon lequel les animaux sont dénués de culture). Par ailleurs, Freud ne fait pas de distinction entre les termes de "culture" et de "civilisation". Traditionnellement, la "culture", qui vient du latin colere (prendre soin, cultiver), s'oppose à la nature. Elle renvoie à l'ensemble des activités et productions permettant à l'homme de s'arracher à la nature. La civilisation,