Freud
Paul Ricœur le situe aux côtés de Karl Marx et de Friedrich Nietzsche comme l'un des trois grands « maîtres du soupçon »[1], qui ont induit le doute dans la conception philosophique classique du sujet (Descartes, Kant, etc.). Outre les psychanalystes (fidèles à Freud comme Karl Abraham, Sándor Ferenczi ; les innovateurs comme Melanie Klein, Jacques Lacan ; les dissidents comme Wilhelm Reich), son influence se fait aussi sentir sur l'ethnologie (Géza Róheim, l'ethnopsychanalyse), le marxisme (les tentatives de freudo-marxisme, Herbert Marcuse), les sciences politiques, la philosophie (Deleuze, Derrida), et même sur l'art (le surréalisme, André Breton[2], la « méthode paranoïaque-critique » de Salvador Dali, etc.).
De nombreux documents sur la vie et l'œuvre de Freud, comme certains déposés à la Bibliothèque du Congrès à Washington, sont un certain temps restés inexploités. Longtemps, la plupart des ouvrages ayant fait suite à la biographie de Freud par Ernest Jones, critiquée pour son aspect hagiographique, avaient le défaut d'être au service d'une démonstration de leur auteur : il s'agissait soit de prouver que Freud était le plus grand penseur de tous les temps, soit qu'il était un charlatan. Si l'historiographie critique, initiée par Henri Ellenberger[3]puis relayée par de nombreux autres auteurs comme Mikkel Borch-Jacobsen[4], a finalement conduit à réviser l'histoire et la portée de l'œuvre de Freud, ce dernier n'en reste pas moins un des esprits les plus marquants et influents du XXe siècle.
Sommaire [masquer]
1 Enfance et études
2 Déroulement des travaux de Freud
2.1 1883-1893 : de l'hypnose à la méthode cathartique
2.2 1893-1905 : l'invention de la psychanalyse
2.3 1905-1920 : l'institution psychanalytique
2.4