Frontières et identités culturelles
Frontières et identités culturelles
Le mot frontière vient du latin « frons », terme militaire qui signifie à l’origine zone de contact avec une armée ennemie. Le terme est aujourd’hui employé pour désigner la limite séparant deux zones, deux états. Cependant, il a pu être mis en évidence le fait que la frontière est un objet géographique complexe, entre zone d’échange et zone de combat, lieu d’ouverture ou de fermeture. Elle représente une rupture « souvent franche entre deux modes d’organisation de l’espace, entre des sociétés souvent différentes et parfois antagonistes » (ref ?). En effet, la frontière, en plus d’être un marqueur territorial, limite de la légitimité du pouvoir de l’état qu’elle borne, est également un marqueur identitaire. Elle a toujours une connotation culturelle plus ou moins prononcée, et elle joue en partie un rôle de séparation entre le « nous » et « l’autre », l’étranger, qui se situe de l’autre côté de la frontière. De fait, la culture, et la notion d’identité culturelle participent étroitement à la dialectique de la frontière. Avant toutefois, de s’interroger sur les rapports exacts qui lient frontières et identités culturelles, nous devons interroger cette notion même d’identité culturelle : posons ici qu’elle est ce qui lie un groupe d’individus grâce à une langue, une histoire ou encore un « mode de vie » communs à tous, et dans lesquels ils se reconnaissent. Cependant, cette définition peut paraître ambiguë, ou plutôt multiscalaire. Par exemple, si le Corse et Le Breton acceptent tous deux l’idée d’une identité culturelle française, ils revendiquent clairement un patrimoine et une identité culturelle régionale. Les rapports entre frontière et identité culturelle sont multiples et complexes selon les pays. Gilles Sautter, en 1982, dressait un portrait de la « bonne frontière » qui devait, entre autres, « ne couper aucun ensemble culturel ou politique significatif ». Il a cependant omis