Frontières
Or, « les régions frontalières aux marches de l’Europe, ont longtemps porté le sceau de son histoire : traditionnellement isolées des capitales, elles étaient souvent le symbole de division du vieux continent, au centre des querelles territoriales qui le déchiraient. » (Barnier, 2002) Ces territoires frontaliers, marqués par les vicissitudes du passé, « les cicatrices de l’histoire » se manifestent avec force. (Pavesi-Blanchard, 1995) Pourtant aujourd’hui l’Europe compte 10 000 kilomètres de frontières avec une superficie de 15% de la superficie totale et constituant 10% de sa population. Aujourd’hui des politiques de transports, de gestion de technologie, de ressources naturelles ou la disposition de services d’intérêt général ont des conséquences qui dépassent largement les frontières et ont de fortes répercussions sur le développement régional. (Barnier, 2002). Mais ces territoires transfrontaliers cristallisent les difficultés administratives, monétaires, sociales, politiques que pose la construction européenne ; « elles s’y reflètent plus qu’ailleurs comme dans un miroir » (Pavesi-Blanchard, 1995). Les pouvoirs publics et notamment les instances communautaires, ressentent une volonté d’y donner un sens. Ces « laboratoires de l’Europe », comme l’avait nommé Jacques Delors, sont des lieux où les citoyens apprennent à vivre ensemble, à dépasser leurs différences pour s’en nourrir et s’en enrichir, dans le respect mutuel de l’identité de