frottement
« Un certain nombre d’ouvrages qui étaient à la vente Collin (1), reliés, se retrouvaient à celle-ci (vente de M. Dugoujon), brochés, où ils se sont vendus quelquefois plus cher ; exemple : les Iambes, de Barbier, édition originale. Vente Collin, 90 fr. Vente Dugoujon (2), 125 fr. Doit-on en conclure qu’il ne faut pas faire relier ses livres ? Nullement. D’abord il est évident qu’un livre relié ne se fatigue pas comme un livre broché, à moins d’avoir pour ce dernier des soins auxquels peu d’amateurs veulent s’astreindre ; ensuite, quand vous faires relier, c’est pour votre satisfaction personnelle, n’est-ce pas, et point du tout en vue d’une spéculation ultérieure. Si les hasards de la vie vous amènent à vous défaire de vos livres, eh bien, advienne que pourra, tout au moins vous en aurez joui ; s’ils sont bien habillés, vous aurez fait preuve de goût.
Reliure signée Purgold, vers 1825
Le compte-rendu de la vente Collin qui précède est typique, en ce sens qu’il indique – en outre de la date et du format – la condition du livre, c’est-à-dire s’il est à toutes marges, non rogné (non rogné ne veut pas dire à toutes marges, qui est le nec plus ultra), ou doré sur tranches ; broché, cartonné ou relié ; et dans ce dernier cas le genre de reliure quand elle est signée Bauzonnet, Brany, Capé, Cuzin, Lortic, Marius Michel, Thibaron, Trautz-Bauzonnet…, et ceci m’amène tout naturellement à parler de la manière dont quelques amateurs font habiller les auteurs contemporains et particulièrement les romantiques.
Quand je leur demande : Qu’avez-vous fait de ce bel exemplaire broché d’Eugénie Grandet en édition originale, que vous avez eu la bonne fortune de trouver l’autre jour, ou des poésies de Musset, etc. ? Ils me répondent : Je l’ai donné à cartonner… A cartonner ! C'est-à-dire que l’ouvrage n’est plus broché,