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Le texte « Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte ; je suis sûr que le néant ne peut pas être vu, être touché, être goûté ; elle est donc réelle. Enlevez les sensations de mollesse, d’humidité, de rougeur, d’acidité, et vous enlevez la cerise. Puisqu’elle n’est pas un être distinct des sensations, une cerise, je le dis, n’est rien qu’un conglomérat d’impressions sensibles ou idées perçues par des sens divers, idées qui sont unies en une seule chose par l’esprit (ou qui reçoivent un seul nom à elles donné par l’esprit) parce qu’on constate qu’elles s’accompagnent l’une l’autre. Ainsi quand le palais est affecté de cette saveur particulière, la vue est affectée d’une couleur rouge, le toucher de rondeur, de mollesse et ainsi de suite. En conséquence, quand je vois et que je touche et que je goûte en de certaines diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu’elle est réelle, puisque sa réalité n’est pas à mon avis quelque chose d’abstrait à séparer de ces sensations. Mais si vous entendez par le mot de cerise une nature inconnue (une matière en soi, une substance corporelle objective) distincte de toutes ces qualités, sensibles, et par son existence quelque chose de distinct de ce qu’elle est perçue, alors certes, je l’avoue, ni vous ni moi ni personne d’autre ne peut être assuré qu’elle existe »
3 Dialogues entre Hylas et Philonous p.131.
Titre : « la cerise » ou le réel se réduit-il à ce que l’on perçoit ?
Introduction rédigée par nos soins
(Les phrases entre parenthèses ne sont pas nécessaires à la compréhension du texte mais elles peuvent la faciliter pour quelques-unes d'entre vous. Lisez le texte de deux façons : en tenant compte et en ne tenant pas compte de ce qui figure entre parenthèses.)
Le thème dont traite ce texte porte sur l'existence du monde matériel (sur la réalité du monde sensible, extérieur). Pour le sens