Félix arvers
Alexis-Félix Arvers a vécu de 1806 à 1850. Ce seul sonnet l’a rendu célèbre. Ce timide personnage se serait consumé pour une femme mariée bien mystérieuse que les critiques désignent en général comme Marie Mennessier, la fille de Charles Nodier (dont on peut voir le portrait par Achille Devéria).
Un intéressant article de Wikipedia émet aussi d’autres hypothèses et des réponses de l’inconnue souvent en forme de pastiche.
Pour le commentaire…
Ce sonnet présente un intéressant exercice d’interprétation. C’est ce que nous allons essayer de démontrer.
En effet nous sommes en quelque sorte conditionnés par nos études scolaires. Nous abordons nos lectures l’esprit bridé par des préjugés dont l’un des moindres est de considérer les écrivains "reconnus" (surtout ceux qui appartiennent aux siècles passés) comme des êtres à part. En d’autres termes, ces personnages seraient par essence des gens "sérieux" peu susceptibles de se commettre dans des entreprises tortueuses et inavouables. Par principe, les textes soumis à l’étude des lycéens auraient une garantie de normalité, une possibilité de lecture univoque.
Nous sommes ici conduits par des schémas interprétatifs convergents :
Le paratexte nous renvoie au début du XIXe siècle, période marquée par le romantisme. Cette forme de sensibilité littéraire et artistique est dans notre esprit liée aux passions de préférence impossibles, à l’envahissement du moi et au destin malheureux (surtout celui du poète incompris).
De fait, tous les ingrédients sont présents et s’entrelacent étroitement. Nous avons donc toutes les bonnes raisons de déposer nos trouvailles dans le dossier romantisme éploré, maladie d’amour, passion malheureuse. Notre lecture pourrait en être sclérosée.
Donc, si nous creusons la veine traditionnelle, nous ferons remarquer que ce poème est bâti sur une série d’oppositions et de parallélismes.
Il prend la forme d’une confession à demi-mots : Arvers y révèle un amour secret pour