Géographie de la santé
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Le dilemme constructiviste ou la question du renouvellement des usages Le nouveau paradigme constructiviste
Depuis fort longtemps, des prophètes inspirés ont annoncé le nécessaire changement de l'école du fait de l'intégration des technologies. Thomas Edison en a été l'un des plus anciens et des plus fameux, déclarant en 1913 "Books will soon be obsolete in the schools. Scholars will soon be instructed through the eyes. It is possible to teach every branch of human knowledge with the motion picture. Our school system will be completely changed in ten years." En France, Guy Pouzard s'est fait notamment l'avocat convaincant et informé de la nécessité d'un tel changement (cf. Pouzard 1997b).
Le modèle pédagogique du changement qui bénéficie d'un consensus de la part des chercheurs américains est le modèle constructiviste, défini par Bruner à partir des idées de Piaget il y a une quarantaine d'années (cf. Bruner 1960). Ce courant rejoint aussi une tradition américaine centrée sur l’élève (et recourant de manière structurée à des méthodes actives s'appuyant sur des ressources éducatives) fondée sur les travaux de Dewey au début du XXème siècle décrivant l’éducation comme un processus de découverte. Le “Progressive School Movement” qui en fut issu eut un impact considérable au début du siècle avant de connaître un retentissant échec liés à des excès faisant du maître un simple accompagnateur des démarches personnelles des élèves (cf. Glennan et Melmed 1996). Ce mouvement préfigure néanmoins les pratiques du constructivisme ainsi que le développement de la recherche personnelle des élèves et du travail systématique de synthèse personnelle et de présentation qui l’accompagne nécessairement.
En France, où l'on parle plutôt des courants de la pédagogie active et où l'on cite volontiers Célestin Freinet, ce modèle a moins qu'aux États-Unis un caractère de pensée