Géomorphologie structurale
2756 mots
12 pages
Ce qu'est l'Histoire | | | Le mot d’histoire désigne aussi bien ce qui est arrivé que le récit de ce qui est arrivé; l’histoire est donc, soit une suite d’événements, soit le récit de cette suite d’événements. Ceux-ci sont réellement arrivés: l’histoire est récit d’événements vrais, par opposition au roman, par exemple. Par cette norme de vérité, l’histoire, comme discipline, s’apparente à la science; elle est une activité de connaissance. Toutefois l’histoire s’oppose à la science, si l’on prend ce mot en un sens étroit et si on le réserve à des disciplines telles que la physique ou l’analyse économique; en effet, l’histoire est connaissance d’événements, c’est-à-dire de faits, alors que la science est connaissance des lois qui régissent les faits. La physique établit la loi de la chute des corps; si un historien s’occupait de corps qui tombent, ce serait pour raconter des chutes. Il en ressort que l’opposition qu’on établit trop souvent entre les faits historiques, qui seraient «ce que jamais on ne verra deux fois», et les faits physiques, qui se répéteraient, est erronée; un «fait» physique (la chute de telle feuille de tel arbre) est non moins unique, dans l’espace et le temps, qu’un fait «historique» (la chute de tel empereur): il n’est pas moins historique que ce dernier. La véritable différence n’est pas entre les faits, mais entre les disciplines: la connaissance historique est un corps de faits et la science est un corps de lois. Il peut donc exister, et il existe effectivement, une histoire des faits physiques (par exemple, l’histoire de la Terre ou celle du système solaire); inversement, il peut ou pourra y avoir un jour des sciences relatives aux événements humains: ce sont les «sciences humaines», telles que la théorie économique ou la linguistique générale; mais ces sciences humaines ne raconteront pas ce qui est arrivé aux hommes: elles établiront des lois relatives à des événements humains. Comme on le voit, «histoire» n’est nullement