Gallicanisme
- Origines du mot :
En effet: si pour les uns "gallican" rime implicitement avec "antipapiste", ou encore avec "schisme" ou "hérésie", pour d'autres - de loin la majorité - "gallican" ne signifie plus rien du tout. Le mot (c'est aussi le cas pour cet autre: "christianisme celtique") est devenu une sorte de fourre-tout jeté en pâture aux marchands, aux romantiques et aux mythomanes de tout bord. En ce domaine, la confusion est extrême; il est vrai qu'il y eût, tout au long de l'histoire, plusieurs "gallicanismes" qui rendent les définitions hasardeuses: un gallicanisme royal, parlementaire, théologique...
- Définition :
Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique sous-tendant l'organisation d'une Église catholique de France largement autonome du pape. Le gallicanisme affirme la spécificité française, et rejette une trop grande intervention du pape dans les affaires de l'Église de France. Il reconnaît au pape une primauté spirituelle et juridictionnelle, mais conteste sa toute-puissance, au bénéfice des conciles généraux dans l'Église, des évêques dans leurs diocèses et des souverains dans leurs États.
En pratique, cela se traduit surtout par une mainmise étroite du souverain français sur les nominations et les décisions des évêques.
Bien que respectueuse de la papauté, cette doctrine pose néanmoins certaines limites à sa puissance ; elle enseigne en particulier que le pouvoir des évêques réunis en concile est plus grand que celui du pape.
Il convient donc de distinguer le gallicanisme ecclésiastique, qui est une position théologique et ecclésiologique, et le gallicanisme parlementaire, qui est une doctrine politique et administrative.
- L’émergence du Gallicanisme :
Les origines du gallicanisme remontent au premier conflit entre le roi Philippe le Bel et le pape Boniface VIII à la fin du XIIIe s. La défaite de Boniface VIII est aussi celle de la théocratie pontificale. Le gallicanisme se renforce avec le séjour de la