Garagantua
Rabelais, Gargantua, 1534.
C'est le roi Midas, raconte-t-on, qui avait caché ses oreilles d'âne dans un bonnet, mais ce secret avait été vite ébruité. En effet, son barbier découvrant la vérité s'est mis à crier : « Le roi Midas a des oreilles d'âne! ».
Ces mésaventures n'arrivent que dans les contes et la mythologie !
Pour cacher sa honte aux yeux de ses sujets, le roi Midas porte un bonnet très haut, très enveloppant, de couleur pourpre. Pourtant son barbier, parce qu’il lui coupe les cheveux, connaît son secret.
Le malheureux barbier n’ose le dire à personne, mais il ne peut tenir sa langue. Il finit par creuser un trou, dans un coin de campagne isolé, et, tout bas, confie à la terre ce qu’il sait. Puis il recouvre soigneusement le trou et s’éloigne, soulagé, sûr que ce secret ne sera jamais divulgué.
Or voici que des roseaux poussent, juste à l’endroit où la terre a été remuée. Au bout d’un an, lorsqu’ils ont atteint toute leur taille, le vent qui les balance répète les mots enfouis dans le sol.
Et désormais, dans le royaume, tout le monde sait que le roi Midas a des oreilles d’âne !
Les deux jeunes gens sont enfin arrivés au château. La jeune fille est assise à sa fenêtre. Elle a posé à terre son ouvrage et s'est dirigée vers eux. Des larmes de joie coulent sur son beau visage et l'on peut imaginer les souffrances qu'elle a