Commentaire composé : Gargantua, 21
« Les premiers ainsi passés et les cloches remises en l’état [...]. Car il disait que les limites et les bornes du buveur se situaient lorsque le liège de ses pantoufles était gonflé d’un demi-pied. »

Accompagné de son nouveau précepteur Ponocrates, Gargantua est envoyé à Paris afin d’y recevoir un meilleur enseignement. Après avoir volé les cloches de Notre-Dame lors de son arrivée, l’heure est venue pour notre héros de les remettre à la ville et de se consacrer pleinement au but premier de son séjour : étudier. A la demande de son nouveau maître, qui ne comprend pas pourquoi son élève paraît toujours aussi ignorant après de longues années d’études, Gargantua passe donc ses premières journées comme il en avait l’habitude avec ses anciens éducateurs. S’en suit alors une longue description plutôt comique d’une journée type d’apprentissage. Nous découvrons ainsi, à l’instar de Ponocrates, qu’il s’agit là d’un drôle d’apprentissage dans le sens où le fils de Grangousier ne passe pas beaucoup de temps à étudier réellement. Nous démontrerons alors en quoi cette description est en réalité une dénonciation de la pédagogie des théologiens de la Sorbonne. Dans un premier temps, nous verrons en quoi ce texte est une description comique d’une journée type, puis dans un second temps nous verrons comment l’utilisation du registre comique permet de mettre en relief les failles d’un système d’enseignement particulier.

Malgrè de nombreuses années d’études, Gargantua n’est pas aussi éduqué que son père le souhaiterait, c’est pourquoi Ponocrates -désireux d’en comprendre la raison- lui demande d’agir comme il en avait l’habitude auparavant. C’est ainsi que, à travers les yeux du précepteur, nous observons le déroulement d’une journée pour le géant. Cette observation se fait grâce à une description détaillée. Cette description introduite par l’expression « il passait donc son temps ainsi » est mise en valeur par les deux points « : » nous