Gargantua
La thèse de Ronsard se trouve dés le début du sonnet, vers 2 : « aimez moi donc Marie ». Cette thèse est validée par une série d’arguments, dont la succession épouse parfaitement la forme du sonnet.
1. La situation d’énonciation :
a) Les indices :
Le premier mot du poème est une apostrophe : « Marie », ce qui correspond à la destinataire du poème. Dans le premier vers, le poète utilise « votre », « aimez » dans le second vers. Elle est donc mise en valeur, le poète n’apparaît qu’au second plan : « moi » (v.2).
Au vers 6, le situation d’énonciation change : « nous » qui figure un couple hypothétique. A la fin, « je » revient à deux reprises.
b) La dimension argumentative du poème :
Présence de l’impératif aux vers 2, 3 et6 « aimez », « faites ». Répétition de l’apostrophe « Marie » deux fois. Ils sont judicieusement placés dans le poème : soit au début d’un vers, soit à la fin.
Au vers 9, on a une tournure impersonnelle qui a valeur injonctive. Présence de liens logiques : « donc », « et » et des « : ».
Le locuteur cherche donc à convaincre par un raisonnement construit Marie.
2. Les deux premiers quatrains : une première série d’arguments relatifs à la particularité du couple :
· Premier argument, vers 1 à 3 : il repose sur le prénom de la femme aimée. Le verbe « aimer » est l’anagramme de « Marie ». C’est un argument qui repose sur une conception cratyléenne du langage (alliance naturelle entre le mot et la chose : le mot n’est pas choisi au hasard) : le simple nom de Marie signifie l’amour. Cela est naturel, d’où la présence du « donc »
· Deuxième argument, vers 4 à 6, il repose sur l’idée que le poète est l’amant idéal. Le superlatif au vers 4 prouve que Ronsard est un amant exceptionnel, apte à offrir les plaisirs de la vie à Marie.
· Troisième argument aux vers 7 et 8, il repose sur l’idée de fidélité. L’emploi des verbes au futur