GEMAR
Plan de l’exposé
1. Aux sources de la jurilinguistique
2. La traduction, un « mal nécessaire » ?
3. Traduire le langage du droit : enjeux et méthodes
4. L’équivalence et ses mythes : une « tétralogie » ?
5. Corédiger les lois comme méthode de « traduction »
6. Interpréter la loi traduite ou corédigée
7. La traduction ou « l’imparfait du fugitif »
1. Aux sources de la jurilinguistique
Les lois éclairent l’histoire d’un pays (Montesquieu)
En trois siècles (de 1763 à nos jours), le Canada est passé de la traduction servile, lourde et maladroite, de ses textes de droit, à
« l’équivalence fonctionnelle » (L.-P. Pigeon) des années 1960-70.
Et, dans le dernier quart de siècle, à l’étape ultime qu’est la « corédaction » des lois de l’État fédéral canadien qui marque l’avènement de la « jurilinguistique ».
Fille du droit et de la linguistique, la jurilinguistique est une tentative de réponse
aux difficultés que pose le traitement des textes juridiques en situation de bilinguisme et, facteur aggravant s’agissant
“d’un Etat juridiquement, institutionnellement et linguistiquement complexe” (Cadiet),
de bijuridisme
bisystémique.
Au terme de cette longue épopée, on est en droit de se poser plusieurs questions:
-
La traduction a-t-elle échoué au point de se voir supplantée par la corédaction
- Celle-ci est-elle la panacée que certains croient y voir ?
?
-
Laquelle des deux permet-elle le mieux de réaliser la mythique “équivalence”
- ou plutôt:
LES équivalences ?
- Peut-on dégager une valeur sûre des mots,
une Vérité unique, alors que la sémantique, leur foisonnement et leur réalité sont multiples?
Finalement, l’interprétation du message juridique, traduit ou corédigé, en vue d’en fixer le sens ne serait-elle pas le seul critère valable du sens objectif à donner au texte de droit ?
2. La traduction, un “mal