Generalites sur le theme du detour
1
Le labyrinthe a une origine très ancienne, le plus fameux est celui imaginé par Dédale pour enfermer le Minotaure ; série de galeries destinées à perdre celui qui s’y trouvait enfermé, il avait même piégé Dédale l’architecte et son fils Icare qui durent se coller des ailes pour en sortir. Depuis, le dédale signifie une chose embrouillée et confuse. Quant au terme labyrinthe, il est utilisé dans les organisations particulièrement complexes dans le domaine de l’urbanisme et du paysage, * mais aussi au niveau abstrait dans le domaine de la pensée ou/et des concepts.
*dans les jardins de Versailles, Le Nôtre en avait imaginé un où aimaient se perdre Louis XIV et ses maîtresses. 1. LE DETOUR DANS LA COMMUNICATION COURANTE La vie en société impose de se garder des conflits pour cohabiter de façon heureuse ; pour ce faire on utilise des stratégies dites d’évitement avec un langage empli d’euphémismes, de métaphores, de comparaisons, de périphrases etc.. on fait comprendre les choses sans prononcer les mots qui dérangent, en laissant deviner, passer implicitement les idées. Si la pensée est dite de façon directe, elle apparaîtra souvent comme un manque de délicatesse voire de la cruauté mentale.
Le plus souvent il y a réserve. La pensée est souvent atténuée par les mots : on ne parle que très rarement de certaines maladies de façon directe : longue maladie est une façon pudique de dire cancer. De même, on parle de quelqu’un qui nous a quittés et non de quelqu’un de mort ; on peut dire aussi : triste nouvelle. Depuis une vingtaine d’années, les gouvernements successifs nous ont demandé de changer notre regard et notre façon de classer les personnes handicapées : un aveugle est devenu un non voyant ; un sourd, un malentendant un paralysé, un poly‐handicapé etc. Les personnes accomplissant un travail peu valorisé ont vu changer la dénomination de leur métier : le balayeur devient le technicien de surface,