Generation
Ce dossier, nous permet de comprendre le lien existant entre le climat socio-économique et les difficultés d’une génération à s’affranchir.
En quoi la fracture socio-économique peut-elle transformer le comportement des jeunes face au passage dans « l’ère adulte », et créer une génération tuteurée ?
André BEJIN, dans son analyse de la « post-adolescence », met en évidence les répercussions d’un climat de crise sur la jeunesse et les conséquences qui en résultent, sur le passage à l’âge adulte. Le recul face à l’engagement, cautionné par des parents assumant le confort matériel de leurs enfants, est présent et devient de plus en plus courant.
Le tableau comparatif, issu de l’INSEE « Enquête jeunes », démontre la fracture de la structure solide du couple, et de l’engagement, impliquant un isolement des jeunes en situation professionnelle précaire, une modification du comportement dans la vie du couple entre 1983 et 1992.
François DUBET, pour sa part, lors de son entretien avec Nathalie GATHIE, pour « LIBERATION «, le 22 Aout 1995, montre du doigt la difficulté pour les jeunes à grandir, s’affirmer dans un monde adulte où les repères du passé ne sont plus applicables de nos jours. De plus, l’expérience des ainés tend à servir d’exemple à la génération en marche, pour lesquels faire durer la jeunesse rime avec liberté.
Nous allons donc essayer de comprendre l’évolution du schéma en place, dans la relation parents-post-adolescents, les causes et les conséquences qui découlent de ce climat socio-économique s’affaiblissant, et les répercussions sur la prise de responsabilité des jeunes perdus dans un monde aux repères peu constants.
Dans le passé, devenir adulte était balisé par l’obtention d’un diplôme de niveau secondaire ou supérieur, qui tenait lieu de rituel de passage, (pouvant être comparé aux rituels des tribus d’Afrique pour lesquelles chaque garçon âgé de huit ans, doit accomplir un acte digne d’un adulte, chasser seul, vivre en Brousse