Genocide
Le Sénat adopte la pénalisation de la négation des génocides Partager
24/01/2012
Des manifestants s’étaient rassemblés hors du palais en attendant le vote. Photo Adem Altan/AFP
FRANCE Le vote provoque un tollé en Turquie qui prépare de nouvelles représailles.
SUR LE MÊME SUJET
Dissolution d’un groupuscule islamiste accusé de préparer « à la lutte armée »
Au risque d’un approfondissement de la crise entre Paris et Ankara, le Parlement a définitivement adopté hier soir, après un ultime vote du Sénat, la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien.
Au terme d’un débat de plus de sept heures et alors que plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés pendant tout l’après-midi autour du palais du Luxembourg, les sénateurs ont adopté le texte par 127 voix contre 86. Notons que seuls 237 sénateurs sur 347 ont pris part au vote. Déjà adoptée par les députés le 22 décembre, la proposition prévoit donc un an de prison et 45 000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française. Deux génocides, celui des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et celui des Arméniens, sont déjà reconnus, mais seule la négation du premier était pour l’instant punie. Représentant le gouvernement, Patrick Ollier, ministre des Relations avec le Parlement, a justifié la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer par la nécessité pour « notre société (...) de lutter contre le poison négationniste ».
Le vote final du texte est intervenu en dépit des critiques émanant de membres éminents du gouvernement comme le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et le ministre de l’Agriculture, Bruno Lemaire. Et en vain, les sénateurs opposés au texte ont présenté trois motions de procédure et quelques amendements pour faire entendre leur point de vue.
Le ministre turc de la Justice, Sadullah Ergin, a immédiatement réagi en qualifiant ce vote de « manque