georges perec la disparition
Georges Perec
La disparition
L'oeuvre de Georges Perec (1936-1982) connaît un succès croissant. Étonnamment diverse et originale, elle a renouvelé les enjeux de l'écriture narrative et poétique.
Ainsi Perec s'est-il fait explorateur de notre environnement, tour à tour narquois (Les choses, prix
Renaudot 1965) ou fantaisistement méthodique (Espèces d'espaces), inventeur de nouvelles formes de l'autobiographie (La boutique obscure, W ou Ie souvenir d'enfance, Je me souviens) ou chroniqueur du renoncement au monde (un homme qui dort). En jonglant avec les lettres et les mots, il a transformé le langage en un jubilatoire terrain de jeux et d'inventions
(Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour?, La disparition, Les revenentes) ou en un laboratoire qui s'ouvre aussi bien à la poésie
(Alphabets, La clôture) qu'à la rêverie philosophique
(Penser/Classer). Il a été un des membres importants de l'OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentielle). La vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), ce « romans » qui contient une centaine de romans et mille bonheurs et perplexités de lecture, offre comme une éblouissante synthèse de toutes ses recherches.
Éditions Denoël, 1969.
Un corps noir tranchant un flamant au vol bas un bruit fuit au sol (qu'avant son parcours lourd dorait un son crissant au grain d'air) il court portant son sang plus loin son charbon qui bat
Si nul n'allait brillant sur lui pas à pas dur cil aujourd'hui plomb au fil du bras gourd
Si tombait nu grillon dans l'hors vu au sourd mouvant baillon du gris hasard sans compas l'alpha signal inconstant du vrai diffus qui saurait (saisissant (un doux soir confus ainsi on croit voir un pont à son galop) un non qu'à ton stylo tu donnas brûlant) qu'ici on dit (par un trait manquant plus clos)
I'art toujours su du chant-combat (noit pour blanc)
J. ROUBAUD
AVANT-PROPOS
Où l'on saura plus tard qu'ici s'inaugurait la Damnation
Trois cardinaux, un rabbin, un amiral francmaçon, un trio d'insignifiants