Zola a savamment ménagé la composition de son roman Germinal et le texte qui termine le roman fait écho à l’incipit à plus d’un titre. Au désespoir du début semble s’opposer l’espoir final, qui est pourtant paradoxal : après l’échec de la révolte minière et après avoir été hospitalisé pendant six semaines, Etienne vient faire ses adieux à ses camarades. Le travail a en effet repris à Jean-Bart, alors que les mineurs n’ont rien obtenu. Cependant, Etienne sort grandi de cette scène de confrontation avec la Maheude, car elle lui pardonne tout et lui explique que ce n’est pas de sa faute. Etienne part alors le cœur soulagé, en héros grandi : il quitte à pied Montsou pour Marchiennes, où il doit prendre le train pour Paris, en cette matinée d’avril 1867. Il rêve déjà du « grand soir » qui renversera enfin cette idole monstrueuse du Capital… Ce texte met en jeu la métaphore filée à travers tout le roman de la germination qui prend ici tout son sens et éclaire le roman. Comment ce texte, à l’architecture complexe, combine-t-il plusieurs thèmes de manière à la fois réaliste et poétique, pour mêler avril printanier et Germinal révolutionnaire ? [Je rappelle que
« Germinal » est un mois du calendrier révolutionnaire]. La structure d’ensemble des trois paragraphes met en valeur des effets de parallélisme qui mettent en valeur la marche d’Etienne, marche à la fois réelle et symbolique. Cette marche s’accompagne d’un moment introspectif et rétrospectif : moment de bilan et projection vers l’avenir. Le roman prend alors tout son sens symbolique et