Gestation pour autrui
Par Sylvie et Dominique Mennesson, co-présidents de l'association
La gestation pour autrui (GPA) n'a pas fait l'objet d'un véritable débat lors de la révision des lois de bioéthique en 2010-2011. Il apparaît dès lors assez surprenant que la question soit remise au centre du débat à l'occasion du "mariage pour tous" par ceux-là même qui précisément avaient étouffé tout réel débat, le renvoyant à 2018 à l'occasion d'une improbable révision.
Rappelons que la GPA est une technique de lutte contre l'infertilité qui consiste pour une femme à venir en aide à un couple infertile en assurant le développement in utero d'un embryon généralement issu des gamètes de ce couple.
Cette technique d'assistance médicale à la procréation est pratiquée légalement dans une cinquantaine de pays au monde. Elle est souvent amalgamée sous le vocable de "mères porteuses" à la procréation pour autrui où la femme qui porte l'enfant est aussi l'hôte de la fécondation avec ses propres ovules.
Même si 74 sénateurs de tous bords ont déposé en janvier 2010 une proposition de loi "pour légaliser et encadrer la GPA" après un long travail de réflexion, c'est le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) qui va prochainement se prononcer.
Cet organisme a déjà donné un avis négatif sur la GPA, unanimement en1984, à peine majoritaire en 2010.
UNE LARGE MAJORITÉ DE FRANÇAIS Y EST FAVORABLE
Nous déplorons que le "débat" actuel relancé sur la GPA de façon tout à fait opportuniste par ses détracteurs, à l'occasion de la publication d'une circulaire qui ne faisait que rappeler le droit à une nationalité française aux enfants nés par GPA (plus d'un millier à ce jour) contienne nombre d'approximations voire d'insultes et ne s'appuie que sur des préjugés et des peurs.
Nombreuses sont les personnalités qui s'expriment sur ce sujet dont elles ignorent tout, accompagnées par de prétendus experts qui utilisent les mêmes