Gestion active de portefeuille par la frontière efficiente de markowitz
Popularisée par une étude de Goldman Sachs en 1996, la règle de Taylor est régulièrement évoquée dans les publications officielles d’organismes français et internationaux, notamment l’OCDE. Elle s’inscrit désormais de manière habituelle dans le débat sur la politique monétaire. La règle de Taylor a pour ambition de définir une ligne de conduite qui s’impose aux autorités monétaires. Elle se fonde sur le calcul d’un taux d’intérêt de court terme, supposé « optimal », compatible avec l’objectif d’inflation de la banque centrale et l’évolution de « l’output gap ». Le taux de Taylor ainsi calculé est comparé au taux d’intérêt à court terme observé pour juger de l’adéquation de la politique monétaire aux données économiques fondamentales. Cette note est consacrée, dans un premier temps, à la construction d’une règle de Taylor. Son application rétrospective au cas français se révèle non concluante. Dans un deuxième temps, on illustre la sensibilité de la règle de Taylor à ses paramètres et le caractère plus ou moins arbitraire de leur choix, ce qui conduit à mettre en doute sa valeur normative.
FRANÇOISE DRUMETZ ADRIEN VERDELHAN
Direction des Études et Statistiques monétaires Service d’Études sur la politique monétaire
BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE – N° 45 – SEPTEMBRE 1997
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ÉTUDES
Règle de Taylor : présentation, application, limites
Barro et Gordon 1 ont démontré que, pour être efficace, la politique monétaire doit être crédible et qu’une politique fondée sur des règles de conduite est plus crédible qu’une politique discrétionnaire. Un courant de la littérature académique s’est attaché à identifier des règles opérationnelles de politique monétaire susceptibles de limiter au maximum, voire d’éliminer, le recours à la « discrétion ». Ainsi Friedman a préconisé l’utilisation d’une règle automatique (ou « non activiste »), c’est-à-dire indépendante de l’état de l’économie, selon laquelle la banque